Fiches & Estimations

CAREX Canada a développé des profils et des estimations sur l’exposition environnementale et professionnelle pour un certain nombre d’agents cancérogènes connus, probables et possibles. Les profils (ou fiches d’information) renseignent la population sur l’évidence existant par rapport à la cancérogénicité des agents, les principaux usages auxquels ces agents sont destinés, et le risque d’exposition et la réglementation en vigueur. Les estimations sur les expositions environnementales ont de l’information détaillée par rapport à l’emplacement ou les individus au Canada sont exposés aux niveaux national et provincial. Les estimations sur les expositions professionnelles renseignent le nombre de travailleurs exposés par type d’industrie et par métier, et là où les données sont disponibles, les niveaux d’exposition sont estimés. De l’information détaillée au sujet des sources de données et des méthodes sont disponibles pour toutes les estimations et profils.

Vous cherchez des informations sur une substance qui n’est pas mentionné ici? Il pourrait être profilée sur notre page des Questions émergentes.

* Pour une liste complète des profils d’agents cancérogènes, veuillez consulter notre site Internet (en anglais seulement). Pour le moment, seuls les profils suivants sont accessibles en français.

Classification des cancérogènes

CAREX Canada classifie les cancérogènes en se basant sur les évaluations du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Le CIRC a identifié plus de 1 000 agents classifiés en plusieurs groupes en fonction de leur cancérogénicité pour l’homme. Ces agents comprennent des groupes chimiques purs, des mélanges chimiques, des expositions professionnels, des agents biologiques, des agents physiques, et des facteurs liés au style de vie.

Les catégories d’agents cancérogènes du CIRC les plus importantes pour CAREX Canada sont celles du Groupe 1 and Groupe 2A. Les agents du Groupe 1 ont été évalué comme «cancérogène pour l’homme» en raison d’ «évidence suffisante de la cancérogénicité chez l’homme». Des cancérogènes tels que l’amiante, le benzène, la poussière de bois et les gaz d’échappements des moteurs diesel sont des agents du Groupe 1. La catégorie du Groupe 2A inclut des agents qui sont «probablement cancérogènes pour l’homme» en raison d’ «évidence limitée de la cancérogénicité chez l’homme et évidence suffisante de la cancérogénicité chez les animaux de laboratoire». Des cancérogènes/expositions tels que le travail en rotation, les créosotes, et acrylamide sont des agents du Groupe 2A.

Les agents du groupe 2B du CIRC sont «possiblement cancérogènes pour l’homme» en raison d’ «une évidence limitée de la cancérogénicité chez l’homme et une évidence insuffisante de la cancérogénicité chez les animaux de laboratoire». Certains pesticides utilisés au Canada, tels que le Clorothalonil et MCPP font partie de cette catégorie.

Classifier les expositions des Canadiens aux cancérogènes d’intérêt prioritaire

Le but de CAREX Canada est de déterminer où se trouvent les expositions aux cancérogènes auxquels la population canadienne est exposée, le nombre d’individus qui y sont exposés, et leur niveaux d’exposition. Une de notre première tâche était de dresser une liste d’agents d’intérêt prioritaire et de les classifier pour pouvoir se concentrer sur ceux qui ont le plus de priorité, étant donné qu’une multitude d’agents classifiés par le CIRC peuvent se trouver soit en milieu de travail, soit dans l’environnement canadien. AREX Canada a classé les agents du CIRC en quatre groupe prioritaire : hautement prioritaire, possiblement prioritaire, moyennement prioritaire avec un besoin de mener une enquête plus approfondie, et faiblement prioritaire et sans preuve démontrant que l’agent est utilisé au Canada. Trois critères ont été utilisés pour établir ces priorités :

  1. Cancérogénicité et autres propriétés toxiques de l’agent.
  2. Prévalence de l’exposition à cet agent au Canada.
  3. Possibilité de mesurer le niveau d’exposition à cet agent au Canada.

Deux documents, un pour les agents cancérogènes présents dans l’environnement et l’autre pour ceux présents dans les milieux de travail, dans lesquels le processus de classification et les résultats de cette hiérarchisation ont été rédigés :

Approche – Exposition environnementale

Notre objectif est d’estimer les expositions aux agents cancérogènes connus et suspectés auxquels la population canadienne est potentiellement exposée en dehors des lieux de travail. Ceci inclut les expositions via l’air ambiant, l’air intérieur et la poussière, l’eau potable, et les boissons et les aliments. Nous utilisons une approche fondée sur les risques pour produire des indicateurs de risque potentiel de cancer excédentaire moyenné à vie autour de 2011. Ceci nous permet de comparer les substances et les route d’expositions, et de confirmer la définition des priorités par rapport à la réduction des expositions ou à l’élimination des activités. Ces indicateurs, en général, montrent la moyenne nationale et le risque maximum de cancer excédentaire moyenné à vie, à partir de données échantillonnées pour chaque substance et pour chaque route d’exposition.

Le risque potentiel de cancer excédentaire moyenné à vie est calculé en multipliant l’absorption (la quantité inhalée ou ingérée) par le facteur de risque de cancer ou l’excès de risque unitaire. Pour la plupart des substances nous avons estimé l’absorption moyenne et maximale en utilisant les taux standards de respiration et d’ingestion parallèlement avec les niveaux moyens et maximaux mesurés pour chaque route d’exposition (en dehors des aliments et boissons).

Ces indicateurs sont généralement des estimations, et ne représentent pas le risque actuel pour un individu spécifique au Canada. Nous assumons que l’exposition reste constante, 24 heures par jour, pour 70 ans. Ceci est rarement le cas, cependant recourir à un ensemble d’hyéothèses standards permet une classification relative des différents cancérogènes connus et suspectés pour toutes les routes d’exposition. Pour chaque endroit, les niveaux mesurés peuvent changer en raison des changements des sources émettrices.
Pour chaque personne, l’absorption peut changer au cours du temps au fur et à mesure qu’ils changent d’emplacements, ou qu’ils changent leurs habitudes.

Nous avons aussi développé des cartes détaillées des concentrations de cancérogènes connus et suspectés présentes dans l’air ambiant.

Plus d’informations sur ces méthodes sont accessibles dans les documents ci-dessous :
* Veuillez noter que ces documents sont uniquement offerts en anglais.

 

Approche – Exposition professionnelle

Notre objectif est d’estimer les expositions aux agents cancérogènes connus et suspectés auxquels la population canadienne est potentiellement exposée en milieu de travail. Le nombre de travailleurs canadiens qui sont exposés à des agents cancérogènes a été calculé par industrie, par profession, province et sexe. Dépendamment de la disponibilité des données, les niveaux d’exposition dans les milieux de travail ont été également estimés. Ces estimations sont importantes pour le développement de stratégies de prévention pour le cancer et autres maladies liée au travail, pour le ciblage des segments de la population à risque, pour déterminer le fardeau des cancers liés aux expositions en milieu de travail, et pour mettre sur pied des études épidémiologiques qui permettraient par la suite d’augmenter notre capacité de reconnaitre et de prévenir les cancers liés aux expositions professionnelles.

Nos estimations sont produites à partir d’une méthode générale assurant la transparence, la rigueur scientifique et la facilité d’interprétation et de comparaison entre différentes substances. Cette méthode est flexible, et peut être ajustée pour des substances provenant de sources uniques, ou pour des conditions représentant des défis particuliers en ce qui trait à l’incertitude autour des estimations. Par exemple, nous avons utilisé une approche modifiée pour évaluer l’exposition aux agents antinéoplastiques et aux rayons ultraviolets.

CAREX Canada est engagé à fournir une estimation aussi précise que possible. Un des défis relève du manque de données actuelles sur les expositions en milieu de travail. Ceci peut affecter à la fois nos estimations de prévalence et de niveaux d’exposition, surtout lorsque l’utilisation d’une substance donnée a changé de manière substantielle depuis les années 1990. Nous sommes intéressés de recevoir les commentaires ainsi que toutes données relatives aux expositions en milieu de travail de chercheurs et de parties intéressés.

Approche pour les estimations de prévalence des expositions

Pour générer les estimations de prévalence des expositions, nous avons combiné l’information provenant d’une revue de la littérature scientifique, de la Base de Données Canadienne des Expositions au Travail (BDCET), des données provenant de projets européens menés par CAREX, d’information spécifique au Canada provenant du gouvernement ou d’autres sources, et de l’évaluation des hygiénistes experts de l’équipe CAREX. L’objectif principal de la collecte de données était de connaitre l’information actuelle sur l’utilisation d’une substance donnée par les canadiens, les industries et professions où ces expositions peuvent avoir lieu, et les circonstances dans lesquelles se déroulent ces expositions. Lorsque les données sont disponibles dans la BDCET, nous avons identifié les industries et les professions ou ces expositions ont été mesurées. Ceci nous a permis de confirmer les professions et industries classifiées comme étant exposées durant la revue de la littérature scientifique ainsi que d’identifier celles que nous n’avions pas considérées.

Approche pour les estimations des niveaux d’exposition

Pour les substances ayant suffisamment de mesures d’exposition dans la BDCET, nous avons généré des estimations du niveau d’exposition. Les seuils de concentrations des expositions pertinentes aux cancers et aux limites réglementaires d’exposition en milieu de travail ont été sélectionnés pour chacune de ces substances. En fonction du nombre de mesures disponibles dans la BDCET et des concentrations, l’exposition peut être classifiée en trois catégories : faible, modéré, élevé. Les détails des critères de classification sont disponibles pour chaque substance avec des estimations de niveau d’exposition, tels que la poussière de bois et le benzène.

Mise à jour des données de 2016

En 2021, nous avons mis à jour nos estimations d’exposition professionnelle de 2006 en utilisant le recensement de la population de 2016 de Statistique Canada. La proportion de travailleurs exposés dans chaque secteur industriel et profession en 2006, ainsi que les niveaux d’exposition, ont été ajustés au besoin en fonction des changements apportés (1) aux systèmes de classification des secteurs industriels et des professions utilisés en 2006 et en 2016, et (2) aux données relatives aux expositions aux agents cancérigènes au fil du temps. Les proportions finalisées ont ensuite été appliquées aux données de la population active de 2016 pour produire les estimations actualisées de l’exposition au travail.

Le recensement de la population de 2016 de Statistique Canada décrit la population active à l’aide des systèmes de codage du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN) Canada 2012 et de la Classification nationale des professions (CNP) 2016. Étant donné que nos estimations d’exposition précédentes utilisaient les systèmes de codage SCIAN 2002 et CNP-S 2006, les concordances entre les classifications ont été utilisées pour identifier les changements dans la façon dont les secteurs industriels et les professions étaient classés entre les années. Seuls des changements mineurs ont été apportés aux systèmes de codage du secteur industriel entre 2002 et 2012. Toutefois, plusieurs codes de professions ont été combinés ou séparés lors de la mise à jour de la CNP-S 2006 vers les systèmes de codage de la CNP 2016.

Nous avons effectué une analyse documentaire et eu des entretiens avec des informateurs clés afin de déterminer comment les expositions aux agents cancérogènes ont pu évoluer entre 2006 et 2016. Par exemple, les estimations d’exposition ont été ajustées si une nouvelle politique, pratique ou utilisation a réduit ou augmenté l’exposition des travailleurs à un cancérogène spécifique. Pour la plupart des expositions, aucun changement significatif des pratiques sur le lieu de travail n’a été identifié qui aurait modifié les proportions de travaillleurs exposés.

Bon nombre des changements observés et relevés dans les estimations de 2016 reflètent l’évolution de la population active canadienne. Si le nombre de travailleurs dans un secteur industriel ou une profession augmente ou diminue, le nombre de travailleurs exposés à une substance présente dans ce secteur ou cette profession changera également. De 2006 à 2016, le nombre global de travailleurs dans la population active a augmenté d’environ 8 %, soit 1,4 million de travailleurs. Les industries (SCIAN à deux chiffres) qui ont connu la plus forte augmentation du nombre de travailleurs sont les soins de santé et l’assistance sociale (422 000 travailleurs, +25 %), la construction (296 000, +28 %) et les services professionnels, scientifiques et techniques (213 000 travailleurs, +19 %). La gestion des entreprises a connu la plus forte augmentation en pourcentage, avec 40 % (8 300) de travailleurs en plus. Les secteurs industriels ayant connu la plus forte baisse du nombre de travailleurs dans la population active sont ceux de la fabrication (-409 000 travailleurs, -20 %) et de l’agriculture (-79 000 travailleurs, -15 %).

Évolution du nombre de travailleurs dans la population active canadienne de 2006 à 2016, par secteur industriel

Pour de plus amples renseignements sur l’approche adoptée pour une substance spécifique, consultez l’onglet Méthodes et données pour les expositions professionnelles sur chaque profil cancérogène

Base de Données Canadienne des Expositions au Travail

La Base de Données Canadienne des Expositions au Travail (BDCET) est une base de données nationale des expositions qui a été mise sur pied et qui est appelée à jouer un rôle important dans le projet CAREX Canada. La BDCET contient des mesures d’exposition aux cancérogènes connus, probables et possibles au Canada provenant de diverses sources.

Les données de la BDCET sont utiles pour la prévention du cancer et la recherche. Des exemples illustrant la façon avec laquelle la BDCET peut être utilisée sont montrés ci-dessous.

Différences par industrie dans l’exposition au benzène

Ce diagramme montre les concentrations moyennes de benzène dans les milieux de travail les plus fréquemment échantillonnés en Ontario entre 1981 et 1986. La BDCET permet d’identifier les groupes de travailleur à risque pour cibler les efforts de prévention en termes d’éducation, de règlementation, et autres moyens. Les industries qui ont les plus fortes concentrations ne sont pas nécessairement celles qui sont le plus souvent mesurées. La BDCET peut aussi être utilisée pour identifier les industries où plus de campagnes d’échantillonnages sont nécessaires.

Les changements au cours du temps des niveaux d’exposition du benzène

Les données sur les expositions en milieu de travail de la C.-B. et de l’Ontario ont démontré un déclin de l’exposition au benzène dans les années 80. Cette baisse peut être attribuable à la réduction de la teneur en benzène dans l’essence à la fin des années 80 au Canada. La BDCET peut montrer l’impact de changement règlementaire sur l’exposition des travailleurs aux agents cancérogènes.

Sources Externes de données d’exposition au benzène

Les travailleurs dans les stations d’essence sont à risque d’être exposés au benzène, mais en C.-B et en Ontario, très peu d’échantillons ont été relevés. Dans ces cas, des données externes (recueillies d’autres agences, d’autres pays, ou de la littérature scientifique) peuvent être utilisées dans la pour estimer l’exposition qui sera consignée dans la BDCET.

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L'équipe CAREX Canada offre deux bulletins réguliers: le Bulletin électronique semestriel résumant les informations sur nos prochains webinaires, les nouvelles publications et mises à jour des estimations et des outils; et le Bulletin des actualités cancérogènes, un condensé mensuel des articles de presse, des rapports gouvernementaux, et de la littérature académique relative aux substances cancérigènes que nous avons classé comme important pour la surveillance au Canada. Inscrivez-vous à un de ces bulletins, ou les deux, ci-dessous.

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